En Inde, la puissance de la création se manifeste sous d'innombrables formes. Au-delà de cette multiplicité, la conscience de l’unité, malgré la dualité des apparences : Vishnu est la grâce, la lumière, la jouissance, il permet au monde de se déployer harmonieusement, tandis que Shiva l’ascète, Dieu de l’ombre, est le destructeur de l’ignorance. En lui, masculin et féminin s’équilibrent à la perfection. Les deux interprètes incarnent tour à tour cette ambivalence fondamentale de la Divinité, miroir des sentiments humains. Sous la diversité des formes déployées par le jeu chorégraphique, derrière la complexité des figures rythmiques, un seul élan, une énergie indivisible, respiration commune, la joie dansée de l’unité : Advaita.
Lata Sundari et Armelle Choquard, deux parcours au service d'une même passion pour le bharata natyam
Célébration du rituel d’ouverture
Offrande de fleurs
Légère et aérienne, la ronde festive évolue sur les accords du tambourin et du galoubet. La tradition de l’Inde se teinte folklore provençal pour ce Pushpanjali.
Salutation aux quatre points cardinaux
Consécration de l’espace. Le corps s’éveille à la danse, subtile et précise. Au rythme des percussions verbales se révèle l’architecture du mouvement aux lignes l’Alarippu.
Déploiement
Ardhanarishvaram "Tu m’apparais sous ta forme masculine et féminine. Tu es Shiva et sa compagne Parvati seul et même corps." Seigneur de l’ombre, je te connais d’autres visages : Rudra le terrible, Nataraja cosmique, Shiva le bénéfique.
Bharata Natyam
Du sanctuaire des temples à la scène
Façonné par deux milles d’histoire, ce style originaire de l’Inde du Sud puise ses sources dans le Natya Shastra (traité des arts). Intiment lié au théâtre et à la musique, le Bharata Natyam est un art composite d’une grande richesse. Rituelle et sacrée, la danse véhicule la pensée de l’Hindouisme. La mythologie nous est contée à travers l’interprétation poétique des textes. Le Bharata Natyam révèle l’architecture des corps. L’esthétique sculpturale se dessine au gré du mouvement : alternance de lignes épurées et courbes fluides. La frappe de pieds vigoureuse, relie le corps à la terre et l’espace. Sans cesse renouvelée par les grands maitres qui la transmettent et les interprètes qui la font vivre, la tradition évolue, vibrante de modernité.
Abhinaya
Là où va la main va le regard,
Là où va le regard va l’esprit,
Là où va l'esprit, naît l’émotion
De l'émotion naît le plaisir esthétique.
Abhinaya Darpanam, le miroir du geste.
L’Abhinaya véhicule le sens du récit vers le spectateur. Cette émotion, en général l’amour, varie du sentiment érotique à l’expression d’une intense dévotion.
Le Rasa est le nectar, ou plaisir esthétique ressenti par le public.
L’artiste conduit le spectateur vers ce but ultime, la délectation du Rasa, grâce aux différents registres de l’abhinaya.
Armelle Choquard
Chorégraphe, interprète
Initiée en 1979 au Bharata Natyam à Paris, elle est ensuite formée à Madras par Shri V.S. Muthuswamy Pillai et Shrimati Kalanidhi Narayanan, de 1982 à 1986. Elle travaille régulièrement en Inde avec Sucheta Chapekar, l’une des danseuses les plus accomplies et créatives actuellement depuis 1988. Depuis 1985, Armelle Choquard enseigne et nombreux récitals. Elle danse dans la Compagnie le Miroir du Geste de 1991 à 1993. Elle chorégraphie et danse pour la musique contemporaine avec Ubris Studio et Annabelle Playe : Tree dance 2000, Circumambulation 2002. Elle collabore avec le chanteur occitan (Noël des quatre vents 2002 et le spectacle rencontre de la danse indienne, de la poésie sanskrite de la musique occitane en 2003. Elle crée la Compagnie des Nataka en 2005, dont elle est la directrice artistique.
Lata Sundari
Chorégraphe, interprète
Initiée au Bharata Natyam par Lalitha à Marseille, Lata poursuit sa formation auprès d’Armelle Choquard et Dominique Delorme. C’est ce dernier qui lui fait découvrir le Bharata Nrityam, la danse de l’Inde ancienne, reconstituée par la danseuse Padma Subrahmanyam à partir d’une analyse comparée des traités écrits et des sculptures des temples. En 2005, grâce à une bourse d’étude franco-indienne, Lata part se perfectionner en Inde auprès de Padma Subrahmanyam et de ses disciples. Pendant quatre ans, elle apprend également le chant carnatique, le Mridangam (percussion) et le Nattuvangam (étude des rythmes). Dès son retour en France en 2009, Lata contribue à faire découvrir ce style par l’enseignement et la scène. Elle présente Céleste en récital traditionnel solo et travaille également dans plusieurs compagnies.
Quand ?
Vendredi 29 avril 2011 à 20h30
Combien ?
15€, 11€ et 7.50€
Réservations au 01 45 89 01 60
Où ?
Centre Mandapa
6 rue Wurtz - 75013 Paris
Métro Glacière
Tél. 01 45 89 01 60
centremandapa.free.fr